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CHAMALIERES : Une Histoire et des hommes
9 février 2014

François LAVRAT, LE CENTURION PORTEUR D'EAU, 1998

(Article publié dans le journal La MONTAGNE le 10/07/213) 

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Si les fontaines avaient autrefois pour fonction d’acheminer l’eau dans les communes ou d’y pratiquer quelques dévotions, il en est une sur les hauteurs de Chamalières que l’on contourne sans pouvoir s’ y arrêter. Cependant, en faire le tour à faible allure, laisse le temps d’apercevoir les reflets éblouissants du soleil sur cette carcasse d’acier inoxydable brûlant dont l’eau glacée de la ville de Chamalières jaillit à profusion de deux grandes et lourdes jarres. Elles sont suspendues aux extrémités d’une longue branche pliée par le fardeau, qui épouse la forme des épaules de ce centurion. Chaussé de ses spartiates, vêtu d’une courte tunique, un glaive à la ceinture, ce guerrier romain de l’antiquité descend avec fierté vers la ville gauloise, emportant avec lui ce pesant trésor à la valeur inestimable : Le « centurion porteur d’eau », œuvre de François Chavrat en 1998, rappelle que depuis l’antiquité l’eau est l’un des éléments prédominant de la région. «  A l’époque, Claude Wolff m’avait donné pour contrainte l’aspect contemporain du thermalisme associé au passé gallo romain. J’ai donc imaginé ce légionnaire romain portant de l’eau. Une première maquette, vendue récemment, avait été présenté à la municipalité. Elle avait nécessité quelques modifications. La cuirasse se devait d’être lisse alors que je l’avais prévue avec des écailles. La sculpture monumentale a nécessité 3 mois de travail. J’ai toujours aimé la symbolique des porteurs d’eau parce que c’est un peu l’homme qui porte la vie et ce pénible labeur lui courbe le dos dont en dépend la survie des êtres vivants» se confie François Lavrat.

 

 

« Cette sculpture monumentale est fabriquée avec des tôles de 3mm qui ont été embouties au marteau et soudées en atelier. Il a fallu ensuite sur place monter les pièces, les souder unes à unes, faire les bassins, passer les canalisations d’eau et régir les infrastructures techniques » avoue le sculpteur.

François Lavrat est né en 1962 à Orléans. Fils d’André Lavrat, célèbre ferronnier d’art, c’est donc tout naturellement qu’il commence à travailler le métal. Il a à son actif aujourd’hui 600 pièces de collections et plus de 60 sculptures monumentales, où la symbolique et l’esthétique prédomine. L’acier inoxydable, le fer, le bronze sont ses matériaux de prédilection. Ils plient sous la chaleur de l’arc électrique, se tordent ou se fondent. Martelés, façonnés, polis, soudés, cette matière première devient alors le champ de tous les possibles, ouvrant une brèche sur l’imaginaire. Cet homme, travaillant aussi bien sur l’art abstrait que le figuratif, se plaît à façonner des lignes fluides sublimant le métal et faisant de cette science du beau sa valeur première.

Elève de la prestigieuse école Boulle, il obtient le grand prix Révélation en 1985, le grand prix Européen de sculpture en 1989 (Prix Géricault) et le prix du public à Saint Arnould en Yvelines en 2003. En 2008, le «  Cheval amiral Théodore » fait une entrée remarquable à Maisons Laffitte et dernièrement un centaure de 5m de haut a pris place dans la célèbre Ecole Nationale d’Equitation du Cadre noir à Saumur. Ce sculpteur de talent allie l’émotion et le rêve avec dextérité et se plaît à orner les paysages des villes, mettant ainsi l’art à la portée de tous.  «  L’œuvre d’art, c’est la porte ouverte sur le rêve. Nous sommes dans une société de plus en plus matérialiste et désespérante de rationalisme. L’art se doit d’apporter de l’imaginaire, de la fantaisie, de l’esthétique dans un quotidien quelquefois un peu trop carcéral .Il doit être à la portée de chacun. Croyant à la réincarnation, je pense que l’on a tous déjà vécu et que l’on bénéficie parfois dans l’inconscient de connaissances acquises dans les siècles passés où mon inspiration puise ses racines ».

Comme un orateur convaincrait son public, François Lavrat exprime son engagement sur la préservation de la biodiversité à travers son art. Homme généreux, il offre son talent au regard de tous sous le faix de préoccupations quotidiennes souvent moroses. Les hommes portent tous leurs fardeaux sans peut être imaginer les trésors enfouis au fond de leurs jarres. « La vérité habite un puits, mais sans les porteursd'eau elle y resterait.  »Eugène Labiche Extrait de « Le misanthrope et l'auvergnat »

 En savoir plus sur l'artiste :  http://www.lavrat.com/

 

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Commentaires
P
trés joli impressionant de centurion
CHAMALIERES : Une Histoire et des hommes
  • Découvrir les lieux insolites, historiques et remarquables mais aussi se donner l'opportunité de figer le temps qui passe à travers tous ces hommes qui en bâtissent l'histoire et participent à son rayonnement. Servane Havette
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