La Chapelle Fontmaure

(Article Publié dans le journal La MONTAGNE le 13/09/2013)

 Source: Robert Vernet

LES ORIGINES DE FONTMAURE :

Le site de Fontmaure trouve ses origines sacrées depuis la plus haute antiquité. « Fontmaure », était autrefois appelé «  Font Maura » qui signifie  « Fontaine noire ». En effet, de nombreux vestiges retrouvés sur place prouvent l’existence d’une source sacrée, curative qui alimente encore aujourd’hui une partie de la ville de Chamalières.

Le terroir de Fontmaure fut défriché et mis en culture au XIIIème siècle et de nombreuses vignes y furent plantées sur les coteaux.

 

LA CONSTRUCTION DU BATIMENT 

C’est en 1872 que la famille Bertrand, propriétaire de Fontmaure, cède son terrain à la Congrégation des Sœurs de Saint- Joseph, dite du Bon Pasteur. Elles souhaitaient y installer un pensionnat de jeunes filles mais le bâtiment n’était pas adapté. En 1878, elles font appel à un architecte parisien : Charles –Antoine Couteau, élève de Constant-Dufeux . La construction, après quelques modifications des plans débute en 1880 et l’on y retrouve l’architecture typique de ces pensionnats ou hôpitaux de la fin du XIXème siècle.

En 1904, avec la sécularisation, le pensionnat pour jeunes filles de bonnes familles devient un hôpital pour les neurasthéniques et une maison de repos. Réquisitionné pendant la première guerre mondiale, il gardera cependant toujours cette fonction devenant même en 1952 un établissement de pointe en neurochirurgie.

En 1999, les services hospitaliers sont transférés à l’hôpital Gabriel Montpied de Clermont-Ferrand. Fontmaure ferme définitivement ses portes le 8 octobre 1999.

 

LA CHAPELLE

Inaugurée par Mgr Boyer, évêque de Clermont le 18 octobre 1881, Cette chapelle se situe au premier étage du bâtiment. On y accède par un escalier de pierres. C’est une chapelle néo romane dotée d'une avant-nef (ou narthex) surmonté d'une tribune. Le narthex communique avec la nef par trois arcades en plein cintre,  la tribune par une grande arcade également en plein cintre, très classique qui rappelle les dispositifs du roman auvergnat. Des voûtes d'arêtes couvrent l'ensemble séparées par de simples doubleaux en plein cintre posés sur des colonnes engagées. Les murs gouttereaux sont rythmés par des arcades rehaussées de billettes et percés de fenêtres étroites. Les chapiteaux à feuillages semblent inspirés de la feuille d'acanthe, modèle courant de l’architecture romane. L’ordonnance architecturale et le vocabulaire décoratif relèvent d'un style néo roman bien mis en œuvre. Des stalles avec des médaillons sculptés dans le style moderne de l’époque sont disposés de part et d’autres de la nef. L’autel, quant à lui est orné de mosaïques remarquables réalisées à Venise.

Un vitrail de la chapelle a été réalisé par Félix Gaudin, maître verrier auvergnat à qui l’on doit l’essentiel des vitraux de la nef de Notre - Dame du Port. Les quatre autres sont de la facture de Lucien Chatain, auvergnat également qui lui, de son côté, a beaucoup œuvré pour l’église Saint - Eutrope.

Les chaises et prie – Dieu, de style Napoléon III sont recouverts de tapisseries bleu de France fleurdelisées et dorés.

Cette chapelle a toujours fait l’objet d’un soin attentif grâce à Elie Riom, dernier sacristain de la chapelle qui conserva de manière remarquable au sein de la sacristie, de nombreux ornements de cérémonies, inutilisés depuis les réformes du dernier concile.